Les activités développant et renforçant l’estime de soi des enfants sont importantes pour apprendre aux enfants à mieux se connaître. Les jeux de rôle (notamment l’interprétation de scénarios pour résoudre des problèmes, la création d’histoires à travers des pièces de théâtre et la mise en pratique pour faire face à des situations dans la vie réelle) sont un appui pour la croissance et le développement socio-émotionnel de l’enfant. Les jeux de rôle apportent aux enfants les habiletés nécessaires pour gérer des interactions sociales problématiques, notamment l’intimidation, qu’ils peuvent rencontrer tout au long de leur vie.
Lorsque les enfants participent à un jeu de rôle, cela contribue à développer leur manière de penser et à faire apparaître un sentiment d’empathie. Lorsqu’ils ont l’occasion d’interpréter des sketches ou des scénarios, les enfants peuvent se mettre dans la peau de celui qui intimide, de la victime ou du témoin. Ils apprennent également à venir en aide aux victimes d’intimidation, et à se soustraire à ce fléau.
Si vous souhaitez lancer le concept de jeu de rôle autour du thème de l’intimidation, vous pouvez mettre au point plusieurs scénarios. Choisissez des situations auxquelles vous avez déjà assisté. Vous pouvez rédiger les scénarios ou vous servir des scripts sociaux disponibles à l’atelier de l’intimidation jusqu’à ce que les enfants atteignent un degré d’aisance général suffisant pour écrire leur propre scénario. Demandez aux enfants de mettre au point des scénarios en se basant sur leurs propres expériences. Les enfants peuvent écrire un sketch ou un scénario sur une situation inconfortable liée à l’intimidation, que ce soit du point de vue de celui qui intimide, de la victime ou du témoin. Chacun de ces sketches ou scénarios devrait être enregistré et présenté de manière à ce que son auteur reste anonyme. Par exemple, demandez aux enfants de jeter leurs idées sur un morceau de papier, ramassez les papiers, réorganisez-les et redistribuez-les. Lorsque ces idées sont partagées d’une manière anonyme, les enfants vont se rendre compte que les autres ont partagé les mêmes expériences.
Lorsque l’on incite les enfants à participer à des jeux de rôle sur le thème de l’intimidation :
Préparez le sujet et présentez-le. Avant de présenter l’activité, informez les enfants sur le thème de l’intimidation en parlant des enfants qui intimident, des victimes et des témoins. Vous pouvez consulter le document intitulé Instruire les enfants sur le thème de l’intimidation, afin de trouver des idées sur la manière de présenter le sujet de l’intimidation aux enfants de votre groupe.
Organisez la pièce afin de permettre à tous les enfants d’apporter leur contribution à l’activité jeu de rôle. Vous pouvez par exemple déplacer les tables et les chaises pour laisser un espace libre plus grand facilitant la participation.
Mettez en place le premier scénario en y participant vous-même avec les deux enfants qui se sentent le plus à l’aise pour jouer devant le groupe. Ainsi, les enfants sauront plus précisément comment démarrer l’activité. Utilisez d’abord des scripts spécifiques et répétez le sketch au moins une fois avant de commencer.
Définissez les rôles (personne qui intimide, victime, témoin) et les situations (voir les exemples de scénarios ci-dessous). Une fois que les enfants du groupe sont prêts à improviser les sketches et à résoudre les problèmes posés, vous n’avez plus besoin de leur soumettre des scripts rédigés à l’avance.
Donnez une touche de réalisme et de drôlerie à l’activité en employant des injonctions comme par exemple « Action! » pour lancer le jeu de rôle, « Plus un geste! » pour interrompre les enfants pour qu’ils discutent ensemble de la situation, et « Coupez! » pour mettre fin au dialogue.
Organiser des petits groupes permet à chaque enfant d’interpréter un rôle à son tour dans le jeu. Ainsi, tous les enfants ont l’occasion d’exprimer leurs sentiments et leurs idées. C’est également l’idéal pour les enfants qui se sentiraient moins à l’aise pour partager leurs idées au sein d’un groupe plus important.
Faites court pour les premières séances. Les enfants auront ainsi une chance de discuter sur les points principaux.
Intervertissez les rôles interprétés par les enfants pour permettre aux enfants de ressentir et de s’identifier aux rôles interprétés (personne qui intimide, victime et témoin). Faites en sorte que les enfants ayant tendance à intimider les autres aient l’occasion d’interpréter le rôle de la victime.
Mélangez les groupes pour permettre aux enfants de discuter de divers points de vue et de mettre en place leurs idées.
Attendez-vous à du bruit. Les enfants vont s’agiter, rire et sans doute parler de plus en plus fort. Vous pouvez laisser les enfants s’agiter, si cela est lié à l’activité en cours. Cela créera des sentiments et des idées authentiques si les enfants ont l’occasion de mettre en place des scénarios réalistes.
Complimentez tous les efforts. Donnez des retours positifs spécifiques comme par exemple « J’aime bien la manière dont tu t’es opposé à la fille qui t’intimidait, et lui as dit de te laisser tranquille ».
Servez-vous de sketches pour guider les enfants si nécessaire. Vous pouvez leur poser des questions à propos entre autres des sentiments, des problèmes, des solutions ou des obstacles qu’ils peuvent rencontrer (par exemple : « À votre avis, pourquoi ne se sentait-il pas suffisamment à l’aise pour faire face lui-même à celui qui l’intimide? »), ou encore le langage corporel (par exemple : « Johnny croisait les bras lorsque tu lui parlais. D’après toi, qu’est-ce que ça veut dire? »).
Composez des questions pour faire réfléchir les enfants sur ce qui se passe dans le jeu de rôle, comme par exemple : Comment vous vous sentez quand quelque chose comme ça vous arrive? À votre avis, comment vos amis se sentent lorsqu’ils se font intimider? À votre avis, qu’est-ce qu’il faudrait pour faire cesser l’intimidation? Les enfants réfléchissent à ces questions à la fois en général et en relation avec les scénarios des jeux de rôle.
Exemples de scénarios :
- Janet se moque de ton nom.
- Tony a gribouillé au stylo rouge sur ta copie.
- Rahman a décrété que les filles ne peuvent pas s’amuser dans l’espace des blocs.
- Asia essaie encore de te piquer ton goûter.