Il peut s’avérer difficile de réguler nos réactions émotionnelles, en particulier durant des périodes de stress. La plupart des enfants s’autorégulent de manière naturelle, mais ils peuvent également avoir besoin d’apprendre d’autres façons de réagir lorsqu’ils éprouvent de l’anxiété. Des stratégies d’apaisement peuvent aider un enfant à gérer de fortes émotions. La pratique régulière de stratégies d’apaisement dans la journée augmente ses possibilitésde les utiliser lors de moments d’anxiété.
Conseils sur la mise en place d’une routine apaisante
Voici les premiers éléments à prendre en compte lorsque vous mettez en place une routine apaisante chez vous :
- Faites l’inventaire des stratégies apaisantes déjà pratiquées par votre enfant et choisissez celles que vous souhaitez renforcer. Commencez par les stratégies que connaît votre enfant et qui sont adaptées à son niveau de développement. Ceci peut aider à mettre en application ses ressources existantes et à accroître la probabilité de réussite. Plus tard, une fois que votre enfant s’est familiarisé avec la pratique de ces stratégies, vous pouvez en ajouter de nouvelles.
- Choisissez les moments les plus appropriés pour que votre enfant pratique ces activités. Il est préférable de mettre en place les stratégies d’apaisement lors des moments les moins stressants.
- Essayez de rendre les activités amusantes en incluant des accessoires et des illustrations tels que des oreillers, des balles relaxantes et des images. Par exemple : Robin attend son tour pour jouer avec son petit camion préféré. Il commence à s’impatienter et fait les cent pas. La personne encadrant l’enfant lui apporte la « balle antistress » conservée dans le coin livre/calme. Robin ramène la balle dans le coin calme et regarde son livre de relaxation où il est décrit comment utiliser la balle antistress. La personne s’occupant de lui l’appelle afin qu’il vienne jouer avec le camion quand son ami a terminé et le félicite pour ses efforts.
Activités d’apaisement
Lorsque vous choisissez une activité d’apaisement, gardez à l’esprit le niveau de développement de votre enfant. Par exemple : un enfant aura besoin de posséder de bonnes capacités langagières lui permettant de s’exprimer seul afin d’utiliser son aptitude à « résoudre des problèmes et à se remuer les méninges ». Voici quelques exemples :
Exercices de respiration :
Des exercices de respiration peuvent aider votre enfant à se souvenir de marquer une pause et de prendre de profondes inspirations lors de moments de contrariété. Vous pouvez également utiliser des illustrations faisant fonction de rappel non-verbal en les affichant dans un coin calme de la pièce ou dans un endroit où l’exercice aura le plus de chances d’être pratiqué.
- Souffler des bougies d’anniversaire – Demandez à votre enfant de lever une main et expliquez-lui que ses doigts représentent les « bougies ». Comptez les cinq « bougies » ensemble. Puis soufflez chaque bougie en soufflant longtemps. Abaissez lentement chaque doigt en même temps que vous soufflez.
- Gonfler des ballons – Faites comme si vous sortiez un ballon de votre poche et encouragez votre enfant à faire de même. Mettez les mains en coupe et placez-les devant votre bouche. Inspirez profondément puis, lorsque vous expirez, étendez doucement les mains comme si gonfliez un ballon. Lorsque vous avez terminé, inspirez profondément puis rassemblez les mains en les refermant lorsque vous expirez afin de « dégonfler le ballon ». Faites-le cinq fois.
Activités physiques :
Les activités physiques suivantes font appel au corps pour apporter une sensation de calme pouvant être immédiatement ressentie. La contraction et la décontraction musculaire est une excellente façon de dénouer les tensions et de soulager le stress.
- Les mains collantes – Faites comme si vous aviez les mains « collantes » puis mettez vos mains l’une contre l’autre. Maintenant, appuyez fortement pendant 20 secondes. Vous pouvez compter avec votre enfant. Dites à votre enfant de séparer doucement ses mains et de voir s’il peut sentir leur adhérence. Répétez cette séquence deux ou trois fois.
- Étirements – Demandez à votre enfant d’effectuer de simples étirements comme toucher ses orteils et toucher le ciel en étant sur la pointe des pieds. Demandez à votre enfant de s’allonger sur le dos et de faire des lettres avec son corps. Essayez la lettre « X » (étendre les jambes et les bras) puis « T » (rassembler les jambes tout en étendant les bras). Faites preuve de créativité et effectuez les vôtres ! N’oubliez pas de bouger doucement d’un étirement à l’autre.
- Contracter et décontracter – Demandez à votre enfant de faire des poings et de remonter ses épaules à hauteur de ses oreilles. Comptez avec votre enfant jusqu’à cinq puis relâchez. Faites-le cinq fois. Essayez d’utiliser des accessoires tels que la « balle relaxante » pour aider à exagérer le mouvement.
- Yoga
Il existe de nombreux livres et sites Internet proposant des positions de yoga pour les enfants. Desillustrations et des exemples aideront votre enfant à adopter différentes positions. Voici quelques exemples :- La feuille – Asseyez-vous en gardant la colonne vertébrale bien droite, la plante de pieds l’une contre l’autre, les mains sur les chevilles. Arrondissez doucement la colonne vertébrale puis revenez en position droite. Faites-le plusieurs fois.
- La fleur – Asseyez-vous en gardant la colonne vertébrale bien droite, la plante de pieds l’une contre l’autre, les mains sur les chevilles. Faites doucement descendre les genoux vers le sol puis remontez-les 10 à 20 fois.
- L’étoile de mer – Allongez-vous sur le dos, bras et jambes étendus en position confortable. Levez un bras à la fois vers le plafond puis rabaissez-le. Ensuite, levez une jambe à la fois vers le plafond. Plus tard, essayez de lever un bras et la jambe du côté opposé en même temps.
Jeu sensoriel :
Le jeu sensoriel a des effets apaisants puisqu’il permet à votre enfant de se concentrer sur un sens (souvent le toucher) et de « refouler » les autres. Assurez-vous de toujours disposer de matériaux sensoriels comme de la pâte à modeler, du sable ou de l’eau. Voici quelques idées supplémentaires :
- La boîte à sensations – Rassemblez divers matériaux à toucher comme du feutre, du cuir, de la pierre lisse, de la plume, de la fourrure, etc.
- Le centre d’écoute – Ayez à disposition de la musique apaisante avec des écouteurs ou des instruments assez doux comme un bâton de pluie.
- Le centre visuel – Aménagez un coin ou un espace faiblement éclairé et munissez-vous d’autocollants phosphorescents et de jouets lumineux.
Imagination et créativité :
L’imagination et la créativité peuvent aider votre enfant à mieux comprendre les situations stressantes et à s’exercer dans la recherche de solutions.
- Histoires personnelles – Les histoires personnelles décrivent une situation sociale et montrent comment réussir à la gérer. Ces outils d’enseignement sont efficaces puisqu’ils peuvent être personnalisés et s’adapter ainsi à un enfant ou à un groupe particulier. Pour bénéficier de conseils sur la création d’histoires personnelles, cliquez sur le lien « Création d’histoires personnelles » dans l’encadré « Renseignements supplémentaires » ci-dessous.
- Livres d’histoires – Les livres d’histoires qui mettent en scène des situations sociales peuvent être utilisés pour encourager la conversation, la compréhension des émotions et l’empathie. C’est un excellent moyen pour votre enfant de s’identifier aux personnages se trouvant dans des situations stressantes et de comprendre comment les personnages de l’histoire s’en sortent. Les histoires peuvent être sélectionnées telles quelles ou adaptées afin de répondre aux besoins de votre enfant ou du groupe, ou de correspondre à son niveau de développement.
- Jeux de rôle – Les jeux de rôle donnent l’occasion aux enfants d’analyser une situation, un concept ou une compétence sociale de manière ludique, et de trouver plusieurs façons de gérer des situations stressantes. L’expérience peut être enrichie grâce à l’utilisation de marionnettes, de déguisements et de jouets.
- Résolution de problèmes/Remue-méninges – Évoquer des problèmes ou des inquiétudes au sein d’un groupe de pairs peut être l’occasion pour votre enfant d’exprimer ses idées, de poser des questions et de trouver d’éventuelles solutions dans un environnement sécuritaire. Le processus commence généralement par l’évocation d’une question, d’un problème ou d’un thème. Les enfants sont ensuite encouragés à prendre part à la libre circulation des idées. Les idées peuvent être écrites ou dessinées. Ceci constitue un excellent moyen pour votre enfant de construire des relations positives avec ses pairs. Le rôle de la personne encadrant l’enfant lors de ce processus est de créer un environnement chaleureux et d’accompagnement mais également de souligner l’importance de l’écoute.
Le discours intérieur positif :
Le discours intérieur positif peut aider votre enfant à développer son amour-propre et, par conséquent, il peut améliorer sa capacité à faire face à l’anxiété. Voici quelques exemples d’activités conçues pour la classe dans le but d’encourager les participants à pratiquer le discours intérieur positif. Ces activités peuvent également être adaptées pour être pratiquées à la maison. Vous pouvez également cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder au site « Nos enfants et le stress » dans l’encadré « Renseignements supplémentaires » pour bénéficier d’autres idées.
- La fleur « Je suis capable » – Commencez par distribuer des pétales de fleurs en papier à chaque enfant. Au centre du cercle, disposez le cœur de la fleur avec écrit « Je suis capable » à l’intérieur. Demandez à chaque enfant de dire quelque chose qu’il est capable de faire, puis demandez-lui de l’écrire sur un pétale et de l’ajouter ensuite à la fleur. Le jeu peut facilement s’adapter à une grande diversité d’enfants en leur demandant de choisir parmi quelques photos, en leur offrant quelques exemples ou quelques choix. Pour diversifier ce jeu, essayez de faire appel à différents thèmes comme jouer à « Je suis capable » à la maison, « Je suis capable » avec mes amis.
- Le projet « Je suis capable » – Donnez une boîte personnelle à chaque enfant puis aidez-le à identifier un objectif qu’il voudrait atteindre. Des compétences d’un niveau de difficulté plus élevé peuvent être décomposées en étapes plus petites et plus faciles à réaliser. Au fur et à mesure que l’enfant passe les étapes, récompensez sa réussite en l’écrivant sur un petit morceau de papier. Ensuite, l’enfant place le papier dans sa boîte. Commencez par une étape qui est adaptée et réalisable du point de vue de son niveau de développement. Par exemple : l’enfant s’applique à découper avec des ciseaux. À chaque étape de l’apprentissage d’une tâche, mettez sa réussite par écrit, par exemple : « Je suis capable de découper en suivant la ligne » puis aidez-le à mettre le papier dans sa boîte. Lorsque l’enfant dit « Je n’y arrive pas », vous pouvez utiliser cette méthode afin de l’aider à surmonter le problème rencontré.
Conseils pour nourrissons et tout-petits
En ce qui concerne les tout-petits, la présence d’une personne réconfortante et réceptive pour s’occuper de l’enfant ainsi que d’un environnement apaisant accroît la capacité du jeune enfant à gérer le stress et à commencer à maîtriser ses émotions. Les éléments suivants peuvent aider à apaiser un enfant en bas âge :
- La mobilité – Se balancer, marcher, danser ou faire de la balançoire peut aider l’enfant à respirer de façon plus régulière.
- La musique – La musique calme et douce (qu’elle soit chantée ou enregistrée sur cassette ou CD) peut aider à apaiser un enfant.
- Le changement de position – La façon dont vous tenez ou portez un enfant en bas âge peut aider à le calmer. Essayez de changer de position et observez la réaction de l’enfant.
- La réduction de la stimulation – Essayez de baisser la lumière et de réduire le bruit dans la pièce.