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Éduquer les enfants en matière d’intimidation

Photo of teacher with children in classroom

Gérer vos réactions face à l’intimidation

En tant qu’adultes, les attitudes que nous adoptons ainsi que nos réactions face au phénomène d’intimidation en général ou lorsqu’il se produit en classe constituent l’une des questions les plus couramment posées dans la documentation de lutte contre l’intimidation. Lors de la planification d’intervention de lutte contre l’intimidation, il est essentiel que nous examinions nos attitudes à l’égard de ce phénomène. Certaines personnes manifestent de très vives réactions face à l’intimidation alors que d’autres s’en tiennent au fait que c’est aux enfants de résoudre seuls le problème et que cela fait partie de leur développement.

Toutes les réactions face à l’intimidation sont acceptables puisqu’elles découlent de nos expériences personnelles passées. Cependant, en raison du déséquilibre des pouvoirs entre l’intimidateur et sa victime, ce type de conflit est différent et requiert toujours l’intervention d’un adulte.

Cette fiche-conseils a pour but de vous donner des idées à mettre en pratique pour vous aider à éduquer les enfants dans l’espoir de venir à bout de toute intimidation dans la classe. Cet objectif en tête, notre intention est de promouvoir l’introspection des enseignants, qualité qui les aidera dans la planification d’intervention.

Éléments à prendre en compte avant la mise en place de stratégies de lutte contre l’intimidation :

  • Avez-vous tendance à plutôt vous identifier à l’intimidateur ou à la victime?
  • Vous arrive-t-il parfois de penser que la victime mérite ce traitement?
  • Concentrez toute votre attention sur l’intimidateur immédiatement ou à la suite de l’incident?
  • Estimez-vous que, lorsqu’une situation d’intimidation se produit, vous êtes si contrarié(e) ou en colère que vous réagissez de manière excessive en réprimandant l’enfant avec trop de sévérité?
  • Vous sentez-vous impuissant(e) lorsque l’on vous informe d’une situation et que par conséquent vous avez tendance à éviter de traiter le problème?
  • Disposez-vous de réponses préétablies que vous pouvez adapter à des incidents d’intimidation particuliers, par exemple :
    • à la victime : « Je suis contente que tu sois venu(e) me le dire. J’en suis désolé(e). »
    • à l’enfant intimidateur : « Tu as eu des paroles méchantes envers (le nom de l’enfant). Cela s’appelle de l’intimidation et ce n’est pas bien. »
    • aux enfants témoins de la situation : « Vous avez vu ce qu’il s’est passé mais vous n’avez rien dit. J’imagine que vous ne saviez pas vraiment quoi faire. La prochaine fois, dites à l’enfant d’arrêter puis allez chercher un adulte. »

Niveau de supervision de votre programme :

  • Il doit inclure une ligne de conduite traitant de l’intimidation.
  • Revoyez la ligne de conduite ainsi que les étapes qui la composent avec votre conseiller pédagogique afin de garantir qu’elles sont adaptées et respectent les directives de la ville.
  • Discutez des étapes visant à faire face à l’intimidation (y compris la documentation, l’information aux parents, etc.) avec tout le personnel du programme afin que chacun des membres soit au courant de la procédure, ainsi qu’avec les parents quand leurs enfants commenceront le programme.
  • Organisez des activités de lutte contre l’intimidation dans le programme quotidien via des réunions du personnel.

Créez une zone « zéro intimidation » pour le personnel de la classe :

  1. Instaurez des règles (telles que « travailler en équipe », « les gentillesses, c’est chouette », « c’est sympa de se soucier des autres », etc.) afin de créer une classe « zéro intimidation »
  2. Organisez quotidiennement des activités coopératives et éducatives (jeux toile d’araignée, bateau à moteur, Am Stram Gram, jeux d’applaudissements, ballon musical, hula hoop musical, arbre de la gentillesse, etc.).
  3. Mettez en place des séances spécialement conçues pour amener l’enfant à réfléchir sur l’intimidation et à y faire face :
    • Commencez par demander aux enfants ce qu’est l’intimidation pour eux puis demandez-leur d’écrire leurs réponses.
    • Classez les réponses en trois catégories :
      • Intimidation sociale
      • Intimidation physique
      • Autres formes d’intimidation
    • En utilisant des histoires, demandez aux enfants de dire si l’enfant est l’intimidateur ou la victime
    • Apportez deux silhouettes imagées représentant des enfants et répartissez les enfants en deux groupes
    • Un groupe dessine l’enfant au comportement intimidant et écrit les mots sur l’image qui décrivent le comportement de cet enfant
    • L’autre groupe dessine la victime et écrit les mots la décrivant (il est préférable que tout enfant qui a tendance à avoir un comportement intimidant fasse partie de ce groupe)
    • Faites un jeu-questionnaire enfant intimidateur/enfant victime avec chaque groupe (demandez à la moitié d’un groupe de faire le jeu-questionnaire de l’intimidateur et à l’autre moitié de faire celui de la victime, puis rassemblez leurs réponses)
    • Débattez du cycle d’intimidation et de son fonctionnement
    • Discutez des stratégies de lutte contre l’intimidation : garder son calme, utiliser des mots (« Arrête, je ne mérite pas ça »), avertir un adulte de la situation l’intimidation qui peut apporter son aide
    • Lisez l’image désignant la « Nouvelle fille » et débâtez du rôle du témoin de l’intimidation
    • Demandez aux enfants de faire le jeu-questionnaire du témoin et discutez des résultats
    • Aidez les enfants à comprendre la différence entre rapporter et avertir en pratiquant des spectacles de marionnettes et/ou des scénarios.
    • Rapporter se dit quand l’unique but est de causer des problèmes à quelqu’un, cela s’applique généralement à une situation qui n’est pas vraiment blessante (par exemple : Jessica n’a pas rangé son déjeuner).
    • Avertir consiste à aider quelqu’un d’autre à résoudre son problème parce qu’il en souffre (soit l’enfant qui vient avertir de la situation, soit un autre)
    • Discutez de ce que ce serait un monde meilleur et de la Déclaration des droits de l’enfant par le biais de la réaffirmation de la lutte contre l’intimidation.
    • Demandez aux enfants de créer un livret de super-héros dans lequel chacun explique quel type de super-héros il souhaiterait être et comment il s’y prendrait pour mettre fin à l’intimidation (lisez les histoires à la classe)


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