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Chacun son tour : occasions quotidiennes de mise en pratique

photo of two children playing together in a classroom

Il est souvent difficile pour les jeunes enfants d’attendre leur tour pour s’amuser avec un jouet ou participer à une activité qu’ils apprécient. Pour un bambin de trois ans, patienter ne serait-ce qu’une minute semble une éternité. Attendre son tour est une aptitude importante que votre enfant doit maîtriser à la maison, à la garderie et à l’école.

Voici quelques stratégies pour apprendre à votre enfant à attendre son tour :

Jeu à deux : à chacun son tour

Présentez le concept de « chacun son tour » à votre enfant à l’occasion d’un jeu. Les jeux et activités de construction ou de « cause à effet » peuvent se révéler très utiles pour faire comprendre à votre enfant que son tour est passé. Le « diable à ressort » est un bon exemple de jouet de « cause à effet » : le diable bondit de sa boîte lorsque l’on appuie sur le bouton.

  • Jeu de construction avec des blocs – Disposez quelques blocs de construction ou briques Lego dans un panier ou en tas par terre. Construisez une tour en ajoutant un bloc chacun à votre tour. Vous pouvez prononcer à voix haute le nombre de blocs ou leur couleur pour apprendre les nombres et les couleurs à votre enfant.
  • Des p’tits points – Partagez un feutre ou un marqueur à bingo et tracez des points sur une feuille chacun à votre tour. Si l’enfant a du mal à patienter, vous pouvez l’aider en lui faisant compter le nombre de points que chaque personne dessine à chaque tour. Vous pouvez rendre l’activité un peu plus difficile en cherchant et surlignant tour à tour une lettre dans un article de magazine ou de journal. Par exemple : « On va trouver tous les A. D’abord, c’est mon tour. Ensuite, c’est le tour de Lara. »
  • Les jeux sur ordinateur – Jouez chacun à votre tour au jeu des « Cris des animaux de la ferme » dans la section « Uniquement pour les enfants » de « Apprendre ensemble ». Cliquez avec la souris chacun à votre tour. Par exemple : « Jay, c’est ton tour! Peux-tu trouver la vache? »
  • Le train – Si vous possédez un petit train, vous pouvez assembler les rails chacun à votre tour. Une fois le circuit assemblé, poussez le train sur les rails tour à tour.
  • Fais du bruit! – L’activité parfaite pour les mélomanes! Fabriquez des maracas en versant des billes ou du riz dans une bouteille en plastique. Scellez la bouteille (vous pouvez coller le bouchon avec du scotch pour ne pas que l’enfant puisse l’ouvrir facilement). Passez un morceau de musique entraînant et secouez les maracas tour à tour. Entraînez votre enfant à compter en passant les maracas après un certain nombre de coups.
  • Les jeux de société – Si votre enfant peut rester concentré plus longtemps, mettez en pratique le principe de « chacun son tour » en jouant à des jeux de société simples comme Candyland. Si l’enfant sait compter, vous pouvez essayer « Serpents et échelles ».

Une fois que votre enfant se sent à l’aise pour jouer à tour de rôle, encouragez-le à participer à des jeux au tour par tour avec ses frères et sœurs ou ses amis.

Aider les enfants à patienter

La perception du temps n’est pas encore complètement développée chez les jeunes enfants. Ceux-ci ont besoin d’assistance pour se rendre compte de ce que « bientôt » ou « dans une minute » signifie réellement sans avoir à lire l’heure. Voici quelques stratégies pour permettre à votre enfant de réaliser la durée d’un tour de jeu :

  • Un sablier ou un minuteur – On peut se servir d’un sablier pour des tours de jeu très courts. Lorsque tout le sable s’est écoulé, votre enfant saura que son tour est arrivé. Vous pouvez régler un minuteur de cuisine sur quelques secondes ou quelques minutes. Lorsque la sonnerie retentit, le tour de votre enfant est arrivé.
  • Compter – Comptez à voix haute ou sur vos doigts. Si votre enfant sait compter, invitez-le à se joindre à vous. Par exemple : « Un… deux… trois… C’est le tour d’Adam! »
  • La musique – Passez ou chantez une petite chanson pour votre enfant. Lorsque la chanson est terminée, c’est à son tour. Vous pouvez également réciter une petite comptine.
  • Une activité tranquille – Les enfants qui s’agitent ou s’impatientent lorsqu’ils attendent leur tour peuvent se lancer de leur côté dans une activité calme, comme par exemple regarder un livre.
  • Un jouet à « triturer » – Votre enfant peut s’amuser avec un petit jouet ou un morceau d’argile en attendant son tour. C’est une bonne manière d’occuper l’enfant lorsqu’il doit attendre son tour.

Fidget Toys

La communication

Essayez de mettre l’accent sur le mot « tour » durant les activités quotidiennes à la maison. Par exemple : « Sally fait du vélo. Ensuite, ce sera le tour de David ». Votre enfant va bientôt se rendre compte que pour prendre son tour, il doit d’abord patienter le temps que l’autre personne ait terminé avant de pouvoir faire la même activité ou s’amuser avec le même jouet.

Servez-vous de mots, de gestes et d’images pour aider votre enfant à se servir des expressions suivantes :

  • « Mon tour »Pointez votre poitrine du doigt.

    Pointez du doigt l’image correspondant à « mon tour » dans son classeur de communication.

    Exercez-vous à prononcer les mots.

  • « Ton tour »Pointez du doigt ou touchez doucement la main de l’autre personne.

    Passer un jouet à l’autre personne.

    Pointez du doigt l’image correspondant à « ton tour » dans son classeur de communication.

    Exercez-vous à prononcer les mots.

  • Carte à retourner – Vous pouvez fabriquer une carte spéciale pour aider votre enfant à pratiquer le tour par tour. Prenez un carton aide-mémoire ou un morceau de papier de bricolage et collez une photo de votre enfant sur un côté. Sur l’autre côté, collez une photo de l’autre personne avec qui il joue au tour par tour. La face de la carte placée sur la table indique la personne dont c’est le tour de jouer. Par exemple, il y a la photo de Magid sur un côté de la carte et la photo d’Amal sur l’autre. Lorsque le tour de Magid est passé, il retourne la carte. La photo d’Amal apparaît et celui-ci sait que son tour est arrivé.

Lorsque votre tour arrive, mimez ce qui va se produire en vous pointant du doigt et en disant « À mon tour ». Un autre adulte ou un enfant plus âgé peut aider votre enfant à communiquer quand vient son tour. Cette personne (placée derrière l’enfant) peut guider l’enfant et bouger son bras pour qu’il se pointe du doigt lui-même et/ou lui chuchoter ce qu’il doit dire.

Avec de la pratique et du soutien, votre enfant sera plus à même d’attendre son tour.

Everyday Opportunities to Practice Turn Taking

Éduquer les enfants en matière d’intimidation

Photo of teacher with children in classroom

Gérer vos réactions face à l’intimidation

En tant qu’adultes, les attitudes que nous adoptons ainsi que nos réactions face au phénomène d’intimidation en général ou lorsqu’il se produit en classe constituent l’une des questions les plus couramment posées dans la documentation de lutte contre l’intimidation. Lors de la planification d’intervention de lutte contre l’intimidation, il est essentiel que nous examinions nos attitudes à l’égard de ce phénomène. Certaines personnes manifestent de très vives réactions face à l’intimidation alors que d’autres s’en tiennent au fait que c’est aux enfants de résoudre seuls le problème et que cela fait partie de leur développement.

Toutes les réactions face à l’intimidation sont acceptables puisqu’elles découlent de nos expériences personnelles passées. Cependant, en raison du déséquilibre des pouvoirs entre l’intimidateur et sa victime, ce type de conflit est différent et requiert toujours l’intervention d’un adulte.

Cette fiche-conseils a pour but de vous donner des idées à mettre en pratique pour vous aider à éduquer les enfants dans l’espoir de venir à bout de toute intimidation dans la classe. Cet objectif en tête, notre intention est de promouvoir l’introspection des enseignants, qualité qui les aidera dans la planification d’intervention.

Éléments à prendre en compte avant la mise en place de stratégies de lutte contre l’intimidation :

  • Avez-vous tendance à plutôt vous identifier à l’intimidateur ou à la victime?
  • Vous arrive-t-il parfois de penser que la victime mérite ce traitement?
  • Concentrez toute votre attention sur l’intimidateur immédiatement ou à la suite de l’incident?
  • Estimez-vous que, lorsqu’une situation d’intimidation se produit, vous êtes si contrarié(e) ou en colère que vous réagissez de manière excessive en réprimandant l’enfant avec trop de sévérité?
  • Vous sentez-vous impuissant(e) lorsque l’on vous informe d’une situation et que par conséquent vous avez tendance à éviter de traiter le problème?
  • Disposez-vous de réponses préétablies que vous pouvez adapter à des incidents d’intimidation particuliers, par exemple :
    • à la victime : « Je suis contente que tu sois venu(e) me le dire. J’en suis désolé(e). »
    • à l’enfant intimidateur : « Tu as eu des paroles méchantes envers (le nom de l’enfant). Cela s’appelle de l’intimidation et ce n’est pas bien. »
    • aux enfants témoins de la situation : « Vous avez vu ce qu’il s’est passé mais vous n’avez rien dit. J’imagine que vous ne saviez pas vraiment quoi faire. La prochaine fois, dites à l’enfant d’arrêter puis allez chercher un adulte. »

Niveau de supervision de votre programme :

  • Il doit inclure une ligne de conduite traitant de l’intimidation.
  • Revoyez la ligne de conduite ainsi que les étapes qui la composent avec votre conseiller pédagogique afin de garantir qu’elles sont adaptées et respectent les directives de la ville.
  • Discutez des étapes visant à faire face à l’intimidation (y compris la documentation, l’information aux parents, etc.) avec tout le personnel du programme afin que chacun des membres soit au courant de la procédure, ainsi qu’avec les parents quand leurs enfants commenceront le programme.
  • Organisez des activités de lutte contre l’intimidation dans le programme quotidien via des réunions du personnel.

Créez une zone « zéro intimidation » pour le personnel de la classe :

  1. Instaurez des règles (telles que « travailler en équipe », « les gentillesses, c’est chouette », « c’est sympa de se soucier des autres », etc.) afin de créer une classe « zéro intimidation »
  2. Organisez quotidiennement des activités coopératives et éducatives (jeux toile d’araignée, bateau à moteur, Am Stram Gram, jeux d’applaudissements, ballon musical, hula hoop musical, arbre de la gentillesse, etc.).
  3. Mettez en place des séances spécialement conçues pour amener l’enfant à réfléchir sur l’intimidation et à y faire face :
    • Commencez par demander aux enfants ce qu’est l’intimidation pour eux puis demandez-leur d’écrire leurs réponses.
    • Classez les réponses en trois catégories :
      • Intimidation sociale
      • Intimidation physique
      • Autres formes d’intimidation
    • En utilisant des histoires, demandez aux enfants de dire si l’enfant est l’intimidateur ou la victime
    • Apportez deux silhouettes imagées représentant des enfants et répartissez les enfants en deux groupes
    • Un groupe dessine l’enfant au comportement intimidant et écrit les mots sur l’image qui décrivent le comportement de cet enfant
    • L’autre groupe dessine la victime et écrit les mots la décrivant (il est préférable que tout enfant qui a tendance à avoir un comportement intimidant fasse partie de ce groupe)
    • Faites un jeu-questionnaire enfant intimidateur/enfant victime avec chaque groupe (demandez à la moitié d’un groupe de faire le jeu-questionnaire de l’intimidateur et à l’autre moitié de faire celui de la victime, puis rassemblez leurs réponses)
    • Débattez du cycle d’intimidation et de son fonctionnement
    • Discutez des stratégies de lutte contre l’intimidation : garder son calme, utiliser des mots (« Arrête, je ne mérite pas ça »), avertir un adulte de la situation l’intimidation qui peut apporter son aide
    • Lisez l’image désignant la « Nouvelle fille » et débâtez du rôle du témoin de l’intimidation
    • Demandez aux enfants de faire le jeu-questionnaire du témoin et discutez des résultats
    • Aidez les enfants à comprendre la différence entre rapporter et avertir en pratiquant des spectacles de marionnettes et/ou des scénarios.
    • Rapporter se dit quand l’unique but est de causer des problèmes à quelqu’un, cela s’applique généralement à une situation qui n’est pas vraiment blessante (par exemple : Jessica n’a pas rangé son déjeuner).
    • Avertir consiste à aider quelqu’un d’autre à résoudre son problème parce qu’il en souffre (soit l’enfant qui vient avertir de la situation, soit un autre)
    • Discutez de ce que ce serait un monde meilleur et de la Déclaration des droits de l’enfant par le biais de la réaffirmation de la lutte contre l’intimidation.
    • Demandez aux enfants de créer un livret de super-héros dans lequel chacun explique quel type de super-héros il souhaiterait être et comment il s’y prendrait pour mettre fin à l’intimidation (lisez les histoires à la classe)

Apaiser les comportements d’intimidation dès leur apparition

Photo of two gils in the playground

Angie est en train de se moquer de Sophia dans la cour de l’école en critiquant ses vêtements. Sophia ne dit rien en retour. L’expression du visage et le langage corporel de Sophia laissent entendre qu‘elle est contrariée. En tant qu’enseignant, quelle est votre réaction?

Paul prend les livres d’école de Jack et les jette sur le sol du couloir de l’école. Jack baisse la tête et commence à ramasser tous ses livres qui se trouvent désormais éparpillés sur le sol du couloir. En tant qu’enseignant, quelle est votre réaction?

Si vous ne réagissez pas, l’intimidation se poursuivra et les situations vécues par l’enfant iront de mal en pis.

Il est nécessaire qu’un adulte intervienne et fasse preuve de soutien lorsqu’il est question d’intimidation.On ne doit pas s’attendre à ce que les enfants apprennent simplement à gérer ce genre de situation ou qu’ils remédient eux-mêmes au problème. Nous allons vous aider à apprendre comment et quand intervenir auprès des enfants dans ces situations ainsi que les façons de les soutenir. Le soutien que vous apportez aux enfants dans ces situations les rendra plus confiants, les aidera à développer des sentiments d’empathie et finira par faire disparaître les comportements d’intimidation.

Si vous assistez à une situation d’intimidation :

  • interposez-vous physiquement entre l’intimidateur et sa victime, de préférence en rompant le contact visuel entre les deux enfants.
  • ne faites pas intervenir de témoins non impliqués dans le conflit.
  • ne demandez pas directement à l’enfant agressif les raisons de cet incident.
  • référez-vous dès que possible aux règles anti-intimidation de votre classe spécifiques à la situation. Par exemple : « L’intimidation est inacceptable. Il est interdit de se moquer. »
  • ne jamais exiger d’un enfant qu’il résolve seul un problème d’intimidation. En effet, l’intimidation se caractérise toujours par un déséquilibre des pouvoirs.

Valorisez l’enfant victime d’intimidation : reconnaissez et affirmez ce qui s’est passé en disant par exemple « Angie t’a blessée. J’en suis désolée. Ce n’est pas de ta faute. Tu as le droit de vouloir te sentir en sécurité ici. » Plus tard, lorsque vous serez seuls, donnez-lui des stratégies à appliquer ainsi que les paroles spécifiques à utiliser si cela se reproduit. Elle peut dire « Arrête » par exemple. Ce n’est pas sympa de m’embêter. » Encouragez-la à garder son calme et à avoir confiance en elle. Se disputer et répliquer ne fera qu’aggraver l’intimidation. S’il est trop difficile pour Sophia de se défendre seule, vous pourriez également lui donner la possibilité d’ignorer la moquerie et de partir si cela se reproduit. Elle pourrait ensuite aller parler à quelqu’un en mesure de l’aider, comme un enseignant, un ami, un parent ou toute autre personne adulte en qui elle a confiance. Si un enfant vient vous voir en se plaignant d’être victime d’intimidation, reconnaissez que cela est très courageux de sa part de discuter de cet incident.

Faites la leçon aux enfants témoins de la scène en émettant des remarques sur leur inaction ou leur tentative d’aide. Vous pouvez enseigner aux enfants témoins qui n’ont pas réagi que faire en cas de futures situations d’intimidation en leur disant quelque chose comme « Tu as vu Paul jeter les livres de Jack mais tu n’as rien dit. J’imagine que tu ne savais pas vraiment quoi faire. La prochaine fois, dis à Paul d’arrêter puis va chercher un adulte. » Si un enfant qui assiste à la scène tente d’intervenir, il devrait être félicité pour avoir voulu aider. Par exemple, vous pourriez proposer à l’enfant témoin d’inviter Jack à jouer avec lui ailleurs et de consoler la victime de manière à ce qu’elle sache que ce qui s’est passé n’était pas juste ou mérité. Les enfants ont besoin de l’entendre de la bouche de leurs amis afin qu’ils retrouvent leur estime de soi.

Lorsque vous assistez à une scène d’intimidation, intervenez et occupez-vous du problème immédiatement. Dites à l’enfant que ce qu’il est en train de faire s’appelle de l’intimidation et que ce n’est pas bien. Utilisez le mot « intimidation » de manière à ce que l’enfant comprenne que c’est ce qu’il est en train de faire. Prévoyez une conséquence immédiate en réponse au comportement intimidant. Si possible, elle doit être en relation avec l’incident, vous pourriez ainsi demander à Paul de ramasser tous les livres de Jack. La conséquence doit toujours exiger que l’intimidateur répare les torts qu’il a causés à sa victime. L’intervention pourrait passer par l’enseignement de l’empathie et de l’acceptation des différences par le biais de jeux, d’activités, d’histoires, de discussions ou de jeux de rôle. Vous pourriez utiliser un jeu de rôle inversé pour enseigner l’empathie en demandant à un enfant intimidateur de jouer un scénario dans le lequel il tiendrait le rôle de la victime. Aider un enfant à développer son empathie influencera sa manière de se comporter et d’interagir avec les autres.

Soyez prêt à intervenir lorsque qu’une situation d’intimidation se produit dans votre classe. Vous pouvez préparer l’intervention à l’avance en éduquant les enfants de votre classe sur l’intimidation. Il est recommandé de se référer régulièrement aux règles anti-intimidation de votre classe, durant l’heure du cercle par exemple. Les lignes de conduite de la classe peuvent décrire en quoi consiste l’intimidation et comment gérer ce genre de situation, y compris comment en rendre compte et les conséquences découlant de ce comportement. Il existe de nombreuses stratégies de prévention permettant de contrer l’intimidation. Pour obtenir d’autres idées concernant la planification, veuillez consulter le document intitulé Éduquer les enfants en matière d’intimidation.

Rédiger des récits personnels

Photo of two children playing together in a class

Les récits personnels ont généralement pour but de préparer les enfants à de nouveaux évènements ou changements dans leur routine habituelle. En tant que parent, enseignant ou professionnel de la petite enfance, vous pouvez vous servir de récits personnels pour décrire une situation sociale et montrer à votre enfant qu’il peut s’en sortir avec succès.

Un récit personnel sert à :

  • décrire des situations sociales difficiles à vivre pour votre enfant,
  • l’aider à mieux comprendre cette situation,
  • suggérer un comportement approprié et
  • aider votre enfant à appréhender ou à comprendre les pensées, les émotions et les comportements des autres.

Tout enfant éprouvant des difficultés lorsqu’il est confronté à une situation sociale particulière peut être aidé grâce à un récit personnel. Vous pouvez en adapter le langage, la longueur, le contenu et le format en fonction du niveau de langage et de développement de l’enfant (vous pouvez par exemple vous servir de supports visuels tels que des photographies, des dessins ou autres images en complément du texte). Les récits personnels peuvent également être enregistrés sur une bande audio ou vidéo pour les enfants ayant plus de facilité à apprendre de cette manière.

Quand puis-je me servir d’un récit personnel?

  1. Pour préparer les enfants à de nouveaux évènements et expériences

    Un récit personnel peut préparer votre enfant à faire face à de nouveaux évènements en lui montrant ce qui va se passer et ce qu’il peut faire. Il peut également se révéler utile pour aider l’enfant à faire face à des situations désagréables ou effrayantes pour lui. Par exemple :

    • inviter un ami à jouer
    • se rendre à un rendez-vous chez le docteur
    • recevoir un visiteur à la maison ou en classe
  2. Pour inculquer un comportement positif

    Un récit personnel peut montrer à votre enfant comment bien se comporter dans toutes sortes de situation, comme par exemple

    • pour demander la permission de se servir des jouets plutôt que de les arracher des mains des autres
    • rester sage lorsque l’on fait la queue
  3. Pour enseigner une nouvelle aptitude

    Un récit personnel peut servir à décomposer et enseigner de nouvelles aptitudes, comme par exemple :

    • s’habiller
    • aller aux toilettes
    • jouer chacun à son tour

Comment créer un récit personnel?

Un récit personnel donne la description détaillée d’une situation problématique, en mettant l’accent sur des informations sociales essentielles telles que les pensées, les émotions et les actions des autres. Il offre également des suggestions de comportement pour votre enfant.

Les récits personnels sont rédigés selon la perspective de votre enfant, ils emploient un langage positif et sont écrits au présent à la première personne du singulier.

Correct : Je suis tranquillement assis sur le canapé pendant l’heure du conte.
Incorrect : Adam ne doit pas parler pendant l’heure du conte.

Lorsque vous rédigez un récit personnel, assurez-vous d’y évoquer uniquement le comportement que votre enfant doit adopter, et non celui qu’il doit éviter.

Correct : Je range lorsque j’ai fini de jouer.
Incorrect : Je ne laisse pas tout en chantier lorsque j’ai fini de jouer.

Avant de rédiger un récit personnel, vérifiez les points suivants :

  • Il met l’accent sur un comportement ou une aptitude.
  • Vous avez parlé à d’autres personnes jouant un rôle dans la vie de l’enfant (par exemple le personnel de la garderie, les membres de la famille, les enseignants ou les travailleurs de soutien) pour obtenir leurs suggestions.
  • Si c’est possible, faites participer l’enfant à la rédaction de son propre récit personnel.
  • Sa rédaction est adaptée au niveau de l’enfant et emploie des supports visuels (comme par exemple des pictogrammes) si nécessaire.

Il existe six sortes de phrase dans un récit personnel :

Les phrases descriptives expliquent la situation en répondant aux questions QQOQCP : qui, quoi, où, quand, et pourquoi.

Parfois, mon ami Julian (qui) aime jouer (quoi) au jeu de calcul (où) sur l’ordinateur (quand).

Les phrases de perspective décrivent les émotions, les pensées et les réactions des autres personnes impliquées dans la situation.

Julian aime jouer au jeu de calcul.

Les phrases affirmatives renforcent la signification des autres déclarations.

C’est bon.

Les phrases coopératives identifient les actions des autres pour soutenir votre enfant.

Ma maman/la maîtresse veille à ce que je puisse jouer au jeu de calcul à mon tour.

Les phrases directives donnent des suggestions de comportement à l’enfant (elles doivent être énoncées de manière positive).

Je peux m’asseoir à côté de mon ami Julian et attendre mon tour.

Les phrases de contrôle mettent au point des stratégies pouvant rappeler à l’enfant comment se comporter. Souvent, un enfant ajoute cette phrase (avec l’aide d’un adulte) après avoir passé le récit en revue.

Je sais que si Julian est en train de jouer à l’ordinateur, je peux faire autre chose en attendant.

De nombreux récits personnels démarrent sur une phrase introductive servant de présentation personnelle.

Je m’appelle Jennifer.

Carol Gray, créatrice des scénarios sociaux, a défini une proportion précise des phrases à employer lorsque l’on rédige des récits personnels :

Phrases de DESCRIPTION = phrase descriptive + phrase de perspective + phrase de coopération + phrase affirmative
Phrases de DIRECTION = phrase directive + phrase de contrôle

Il devrait y avoir au minimum deux fois plus de phrases de DESCRIPTION que de phrases de DIRECTION.

Penchons-nous sur un exemple de récit personnel simple :

Je m’appelle Matthew. (phrase introductive)

J’adore jouer avec le gros camion jaune. (phrase descriptive)

Jonathan aussi aime jouer avec le gros camion jaune. (phrase de perspective)

Lorsque Jonathan est en train de s’amuser avec le camion, je peux lui demander : « Je peux jouer à mon tour, s’il te plaît? » (phrase directive)

J’attends qu’il ait fini son tour. (phrase directive)

C’est bon, je peux attendre. (phrase affirmative)

Maman m’aide à rester tranquille pendant que j’attends mon tour. (phrase de coopération)

Maman est contente quand j’attends mon tour. (phrase de perspective)

Quand Jonathan a terminé, c’est à mon tour. (phrase descriptive)

Je m’amuse bien avec le camion. (phrase descriptive)

Je peux me souvenir de demander à Jonathan de me laisser jouer à mon tour et d’attendre. (phrase de contrôle)

Voici le nombre de phrases de cet exemple :

Phrases descriptives = 3, Phrases de perspective = 2, Phrase de coopération = 1, Phrase affirmative = 1, Phrases directives = 2, Phrase de contrôle = 1

TOTAL des phrases de DESCRIPTION : 3 + 2 + 1 + 1 = 7

TOTAL des phrases de DIRECTION : 2 + 1 = 3

Comme il est suggéré, il y a deux fois plus de phrases de DESCRIPTION que de phrases de DIRECTION.

Comment puis-je me servir d’un récit personnel?

Une fois que vous avez rédigé un récit personnel, vous pouvez le passer en revue tous les jours avec votre enfant jusqu’à ce qu’il lui soit familier. Il est essentiel que vous lui présentiez et mettiez en pratique le récit personnel avant que la situation nouvelle ou problématique ne survienne, afin que l’enfant soit bien préparé. Par exemple, si votre enfant est en train de travailler sur un récit ayant pour thème son goûter, vous pouvez passer en revue le récit juste avant l’heure du goûter pour lui rappeler ce qui pourrait se produire et comment il devrait réagir.

Si vous vous servez du récit personnel pour enseigner une nouvelle aptitude à votre enfant, donnez-lui des occasions de mettre en pratique les étapes de l’aptitude en question. N’allez pas trop vite, car cela prend du temps de transposer dans la « vraie vie » ce que l’on a appris dans une histoire. Après tout, il est possible d’apprendre à faire un créneau en suivant les étapes d’un manuel pour automobiliste, mais la plupart des conducteurs ont besoin d’un peu d’entraînement au volant avant de parvenir à bien se garer.

Pour relier un récit personnel à une mise en pratique dans la vraie vie, les jeux font merveilleusement bien l’affaire. Si votre enfant n’aime pas particulièrement les livres ou réagit mieux aux activités pédagogiques « interactives », vous pouvez lui raconter une histoire pendant qu’il s’amuse. Par exemple, pour préparer votre enfant à un rendez-vous chez le docteur, vous pouvez lui présenter une trousse de docteur jouet pour jouer avec une poupée ou sur lui-même. S’il se sent à l’aise, vous pouvez appliquer un stéthoscope jouet sur son cœur ou faire semblant de lui faire une piqûre.

Et si cela ne fonctionne pas?

Il est essentiel de vérifier l’efficacité du récit. Si votre enfant a toujours du mal à gérer la situation problématique au bout de deux semaines ou plus, il est peut-être nécessaire de modifier l’histoire.

Demandez-vous :

  • Si l’histoire est trop longue ou verbeuse. Si elle manque de clarté est déroutante.
  • Si son niveau de rédaction est adapté à mon enfant.
  • S’il faut inclure des supports visuels (images).
  • Si le récit met l’accent sur le bon comportement.

Lorsqu’ils sont correctement rédigés et utilisés, les récits personnels peuvent s’avérer être très efficaces pour les parents, les gardiens et les enseignants qui souhaitent aider les enfants à faire face à des situations nouvelles ou problématiques.

Références :

The New Social Stories Book, par Carol Gray

Writing Social Stories with Carol Gray, par Carol Gray

Creating Personal Stories

Remédier aux comportements d’intimidation

Photo of two boys

Pour faire face aux comportements d’intimidation en classe, il existe différentes stratégies que vous pourriez inclure dans votre programme, telles que :

  1. Briser le cycle d’intimidation.
  2. Demander à l’enfant qui intimide son camarade de reconnaître son comportement, de s’excuser et de se racheter pour ce qu’il a fait.
  3. Aider l’enfant à apprendre des exutoires lui permettant d’évacuer sa colère.
  4. Avoir des attentes précises.
  5. Utiliser un programme de renforcement.
  6. Continuer à pratiquer des activités/jeux coopératifs et éducatifs.
  7. Continuer à inclure des activités/histoires afin de développer l’empathie dans votre programme éducatif.
  8. Multiplier les activités permettant d’accroître l’estime de soi.

Les activités favorisant l’estime de soi sont essentielles étant donné que les enfants ayant un comportement d’intimidation ont souvent une faible estime d’eux-mêmes. Pratiquez ces activités qui favorisent l’estime de soi afin de développer celle de l’enfant au comportement intimidant. Durant les moments passés en groupe ou à l’aide de feuilles de travail, organisez des activités qui mettent l’accent sur les points forts de tous les enfants (l’enfant au comportement brutal pourra ainsi apprendre à estimer ses camarades).

Une fois de plus, ces activités peuvent être réalisées en grands groupes mais elles peuvent également être axées sur l’enfant au comportement intimidant. Un adulte doit faciliter les activités suivantes :

  • Jeux de société/loto afin d’accroître l’empathie de l’enfant
  • Livres
  • Feuilles d’exercices
  • Jeux de rôles avec scénarios (possibilité pour les enfants d’utiliser des marionnettes ou d’être les acteurs). Assurez-vous que l’enfant au comportement intimidant joue le rôle de la victime afin de l’aider à développer sa compréhension empathique

Assurez-vous que cet enfant participe à ces activités. Au début, elles peuvent être pratiquées lors de l’heure du cercle ou d’activités en grands groupes comprenant tous les enfants. Ensuite, plusieurs activités peuvent être pratiquées au sein d’un petit groupe. L’enfant au comportement intimidant fait toujours partie du petit groupe. Un adulte doit toujours faciliter ces activités.

Tout comme il est nécessaire d’établir des conséquences claires en réponse à un comportement d’intimidation, il convient d’utiliser un schéma de renforcement afin de récompenser l’enfant pour son comportement convenable avec les autres. Au début, commencez par des attentes à court terme pour favoriser la réussite de l’enfant. Assurez-vous que le renforçateur soit très gratifiant pour l’enfant. Il est également possible d’utiliser une économie de jetons.

Utilisez des histoires/éléments visuels sociaux pour aider l’enfant pratiquant l’intimidation à comprendre le comportement adapté que l’on attend de lui ainsi que les conséquences découlant d’une telle attitude. Quelles que soient les conséquences pour l’enfant, soyez cohérent.

Aidez l’enfant à apprendre à reconnaître les signes de colère/d’agitation qui le poussent à se comporter de la sorte. Ensuite, aidez l’enfant à trouver des exutoires adéquats en réponse à ces réactions émotionnelles :

  • Utilisez des livres/des histoires sociales pour lui apprendre à gérer la colère
  • Utilisez des jeux : des jeux de groupe qui apprennent à contrôler les impulsions, qui enseignent des compétences de gestion du corps ainsi que des jeux qui enseignent les réponses appropriées à la colère
  • Des jeux de rôle en utilisant des marionnettes ou en faisant jouer les enfants

L’enfant au comportement intimidant doit faire preuve de gentillesse avec celui qui est victime d’intimidation (en suivant les instructions de l’enseignant et avec l’accord de l’enfant en position de victime).

Quand cela est possible, notez les incidents de comportement d’intimidation afin d’en rechercher un cycle, une situation particulière et de découvrir qui est visé par l’enfant.

Brisez le cycle généralisé d’intimidation en mettant en place un plan d’activités structuré (dans votre esprit au moins) destiné à l’enfant au comportement d’intimidation, en lui proposant diverses tâches utiles à accomplir (p. ex. : aider à installer les chaises, mettre en place des activités et la collation, mettre la table, ranger les lits, laver les tables, etc.). Félicitez l’enfant pour les activités qu’il a accomplies avec succès.

Développer des aptitudes sociales

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En tant qu’adultes, nous confondons parfois aptitudes sociales et bonnes manières. Bien que savoir dire « s’il vous plaît » et « merci » soit certes utile, cela ne garantit pas que l’enfant sera inclus dans le jeu.

Les aptitudes sociales englobent des aptitudes telles que le partage, le fait de savoir attendre son tour, de laisser parler les autres sans les interrompre et de gérer la colère de façon appropriée. En réalité, il n’y pas d’âge pour acquérir des aptitudes sociales, même les adultes continuent d’assimiler des aptitudes sociales. La majeure partie de l’apprentissage social d’un enfant est automatique, cela passe par l’observation et l’imitation des personnes évoluant dans son environnement. Les possibilités d’interaction avec d’autres enfants peuvent aider un enfant à développer les aptitudes qui lui sont nécessaires pour se faire des amis et s’entendre avec eux. N’oubliez pas que certains enfants peuvent avoir besoin de recevoir un enseignement plus direct afin de les aider à développer des aptitudes sociales spécifiques.

Enseigner des aptitudes sociales

Que vous soyez un parent, un enseignant ou un professionnel de la petite enfance, de nombreux moyens sont à votre disposition pour aider votre enfant dans le développement d’aptitudes sociales. Lorsque que vous lui apprenez une aptitude de ce type, prenez en compte ses capacités actuelles. Posez-vous les questions suivantes :

  • Cette aptitude améliorera-t-elle sa capacité à communiquer et interagir avec les autres ?
  • Correspond-elle aux aptitudes sociales et communicationnelles des enfants de son âge ?
  • L’aptitude peut-elle être enseignée dans différents environnements et avec diverses personnes ?

Il est essentiel de se rappeler de travailler sur une seule aptitude sociale à la fois et de s’assurer que toutes les personnes impliquées utilisent la même approche.

Pratiquer vous-même ces aptitudes sociales peut aider votre enfant à savoir quoi faire lorsqu’il rencontre d’autres enfants. Voici quelques conseils pour vous aider à commencer :

  1. Soyez un modèle de rôle
    Le comportement que nous adoptons se révèle être un excellent moyen d’enseigner des aptitudes sociales. Les enfants apprennent en observant et en imitant ce que font les adultes. Si vous essayez d’apprendre à votre enfant à attirer l’attention d’une personne de façon convenable en l’appelant par son prénom ou en lui tapotant légèrement l’épaule, essayez d’appliquer les stratégies que vous lui enseignez.
  2. Jouez la situation « Jouer » des situations sociales avec votre enfant en se servant de ses poupées ou marionnettes est une façon amusante d’enseigner des aptitudes sociales.

    Voici quelques exemples :

    • Demander à quelqu’un de jouer.
    • Que faire quand tu veux jouer avec le jouet de quelqu’un.
    • Que faire quand quelqu’un prend ton jouet.

    Pour commencer, vous devez jouer la situation en incarnant tous les « rôles ». Vous pouvez retenir son intérêt en utilisant des personnages tirés de ses émissions de télévision favorites. Assurez-vous de parler avec une voix animée et d’utiliser des mots compréhensibles pour votre enfant. Essayez de jouer des situations qui engendrent des réponses positives et négatives. Ceci aidera votre enfant à reconnaître des situations où certains enfants ne voudront pas systématiquement partager ou jouer avec lui.

    Voici un exemple de situation que vous pouvez jouer à l’aide de jouets tirés de l’émission de télévision « Bonjour Sésame ».

    Elmo : « Salut Oscar! Tu veux jouer au ballon? »

    Oscar : « Je n’aime pas ça. »

    Ernest : « Hmmm….Oscar ne veut pas jouer. Je vais demander au Gros Oiseau. Salut Le Gros Oiseau! Tu veux jouer au ballon? »

    Le Gros Oiseau : « Ok Elmo. Fais rouler le ballon jusqu’à moi! »

    Une fois que vous avez « joué » quelques situations sociales, vous pouvez encourager votre enfant à se joindre à vous. Après quelques entraînements, vous pourrez inviter d’autres enfants à participer.

  3. Encouragez votre enfant
    Quel que soit le niveau d’aptitude de votre enfant, encouragez-le en récompense de son comportement positif. Par exemple : « Jonathan, tu as attendu ton tour, c’est bien! » Si votre enfant se comporte mal en essayant de saisir le jouet ou en poussant afin de l’obtenir, montrez-lui les comportements à adopter.
  4. Pas à pas
    Vous serez parfois amené à enseigner des aptitudes sociales spécifiques à l’enfant en procédant par petites étapes et une seule à la fois. Par exemple : l’aptitude consistant à écouter les autres peut suivre les étapes suivantes :

    • ARRÊTE ce que tu es en train de faire.
    • REGARDE la personne qui te parle.
    • ÉCOUTE ce qu’elle te dit.

Conseils pour les parents

Choisir des camarades de jeu et des activités

À l’instar des adultes, se faire des amis est plus facile pour certains enfants que pour d’autres. Certaines personnes préfèrent naturellement passer du temps seul alors que d’autres sont plus extraverties. Lorsque vous réfléchissez à d’éventuels camarades de jeu pour votre enfant, prenez en compte sa personnalité, son âge et ses centres d’intérêts. Lui présenter un enfant du même âge et dont la personnalité et les centres d’intérêts sont similaires à ceux de votre enfant devrait constituer une bonne association.

Si vous éprouvez des difficultés à trouver des enfants dont il pourrait apprécier la compagnie, voici quelques conseils à suivre :

  • Rendez visite à des voisins ou aux membres de votre famille ayant de jeunes enfants.
  • Allez vous promenez au parc, à la halte-garderie et à la bibliothèque proches de chez vous, ou inscrivez votre enfant dans un programme de garderie afin qu’il puisse être en contact avec d’autres enfants.
  • Organisez une rencontre avec d’autres parents qui ont des enfants du même âge.
  • Assistez ensemble à une séance de piscine ou à des cours de musique « parents-enfants ».

Prenez note des enfants avec qui le vôtre semble s’entendre et ceux qu’il semble éviter. Vous trouverez peut-être un frère ou une sœur plus âgé(e) ou un voisin qui prendra votre enfant « sous son aile » et le fera participer à des activités.

Dès lors que vous lui avez choisi quelques camarades de jeu, vous pouvez commencer à organiser des activités afin qu’ils s’amusent ensemble. Présentez-lui un camarade de jeu à la fois. Si vous invitez plusieurs enfants en même temps, votre enfant pourrait se sentir dépassé. Essayez d’organiser des activités qui correspondent à sa personnalité ainsi qu’à ses aptitudes sociales. Si votre enfant est d’un naturel plutôt calme et peu loquace, il peut être judicieux d’inviter un ami pour regarder un film. En revanche, si votre enfant présente un tempérament très actif et énergique, il appréciera d’autant plus une activité à l’extérieur. Pour les enfants qui se sentent plus en sécurité à la maison en présence d’une personne familière qui s’occupe d’eux, il est peut être utile d’organiser des activités qui requièrent la surveillance d’un adulte (par exemple : faire des gâteaux).

Partager des informations concernant les aptitudes et les centres d’intérêts de votre enfant est primordial. Il est plus probable qu’il utilise ses aptitudes sociales à l’école, à la garderie où lorsqu’il fait quelque chose qu’il maîtrise et qu’il aime. Il arrive que des enfants adoptent un mauvais comportement dans le but d’éviter des activités qu’ils n’aiment pas. Vous pouvez également demander quels sont les activités et les jeux auxquels les enfants jouent habituellement en classe ou lors de la récréation. Si possible, vous pouvez familiariser votre enfant à ces jeux chez vous.

Il est également utile de fournir des informations concernant les éléments pouvant affecter la capacité de votre enfant à s’entendre avec ses camarades de classe. Par exemple, si votre enfant n’aime pas trop être touché, il peut s’asseoir à côté d‘enfants qui le laisseront tranquille. S’il est plus facile pour lui de jouer avec un seul enfant plutôt qu’avec un groupe, on peut l’encourager à demander à un enfant de jouer au lieu de l’inviter à se joindre à un groupe.

Le développement des aptitudes sociales est très important car il permet à l’enfant de grandir et de devenir un adulte heureux, en bonne santé et accompli. En se concentrant sur ce point et en utilisant les stratégies décrites, vous apporterez une grande contribution à la réussite de la vie d’un enfant. Quand vous aidez votre enfant à se faire des amis, suivez son exemple et respectez son niveau de confort. Le pousser à devenir ami avec un enfant en particulier ou à participer à des activités qu’il n’aime pas peut aboutir à un sentiment de déception et de rejet. Miser sur un apprentissage progressif et le divertissement mènera vraisemblablement à la réussite sur le long terme.

Développer l’estime de soi chez les enfants d’âge scolaire

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L’estime de soi se définit comme un sentiment d’amour-propre, de confiance en soi et de respect de soi. Les enfants ayant une piètre estime d’eux-mêmes peuvent se sentir impuissants, solitaires, amers, sur la défensive et facilement frustrés. Ces sentiments peuvent les rendre agressifs et les amener à taquiner ou intimider les autres. Les enfants ayant une haute estime d’eux-mêmes sont fiers d’eux, assument la responsabilité de leurs actes et parviennent à gérer leur frustration correctement.

Si vous aidez un enfant peu sûr de lui à renforcer en lui des sentiments d’estime et de respect de soi, cela se révèlera non seulement bénéfique pour lui, mais vous aidera également à limiter l’agressivité et l’intimidation au sein de votre groupe ou de votre classe. Il existe une variété d’activités à programmer et de ressources à utiliser dans votre programme pouvant favoriser l’acquisition de l’estime de soi chez les enfants.

Incluez toujours des jeux coopératifs et enrichissants dans votre programme éducatif, et organisez-en tout au long de la journée. En premier lieu, ces activités devraient être introduites à l’heure du cercle ou lors d’activités en nombre important rassemblant tous les enfants. Ensuite, certaines de ces activités peuvent être employées en groupe restreint. Un enseignant doit toujours être là pour animer les activités. Ces activités incluent les jeux de Jean Dit (où Jean met l’accent sur les activités ou les mets favoris des enfants, etc.), par exemple : « Jean dit : Si tu aimes le soccer, touche ton nez (pas de ruse dans ce jeu). On peut également citer le chant « On est spéciaux » ou encore les jeux de perforation de papier, de tirs de basket-ball et de mains sur mains.

Incluez des activités créatives renforçant l’estime de soi dans votre programme éducatif. Demandez à chaque enfant de créer « Mon album de famille », où ils peuvent dessiner ou encore se servir de photos pour décrire leur famille et eux-mêmes, puis raconter leur histoire au groupe. Créez des albums de collage avec les enfants, où ils peuvent décrire ce qui se passe dans leur vie, à la garderie, à l’école et dans d’autres situations. Chaque mois, les enfants peuvent créer une page et la partager avec le groupe avant de la ranger dans leur livre. Le jour de leur anniversaire, les enfants peuvent présenter à la classe leur album dans son état d’avancement actuel et en parler avec les autres.

Mettez en place des activités « Mon arbre/Ma main ». L’activité « Mon arbre » peut être individuelle ou collective. Pour créer un arbre individuel, chaque enfant reçoit 5 ou 6 feuilles d’arbre pour y écrire ou dessiner quelque chose sur lui-même. Il colle ensuite chacune de ces feuilles sur son arbre. Pour un arbre collectif, chaque enfant prépare sa propre feuille, puis tous les enfants collent leur feuille sur l’arbre. Pour l’activité « Ma main », chaque enfant trace la silhouette de sa main et écrit quelque chose sur lui-même sur chaque doigt. Chacune des œuvres réalisées devrait être affichée dans la classe une fois terminée.

Faites faire des bracelets ou des colliers de perles aux enfants. Chaque perle symbolise un aspect d’eux-mêmes qu’ils apprécient. Chacun peut ensuite s’adresser au groupe et expliquer la signification des perles de leur collier ou de leur bracelet.

Demandez à chaque enfant d’écrire des récits sur eux-mêmes et de les lire au groupe. Chaque enfant peut fabriquer un livre « Je suis spécial » et un livre « Si j’étais un super héros » pour mettre l’accent sur les aspects d’eux-mêmes qu’ils apprécient et sur leurs points forts. S’ils se sentent à l’aise, les enfants peuvent lire leur récit au groupe chacun à leur tour.

Servez-vous de fiches de travail et d’activités de découpage et de collage telles que « Les choses que j’aime faire » ou « Les choses pour lesquelles je suis doué » pour renforcer les points forts et développer l’estime de soi de chacun.

Mettez en place des tableaux sur la « Couleur des cheveux/Couleur des yeux » et des tableaux sur « Ce que j’aime faire » pour le groupe. Discutez des tableaux avec les enfants et laissez chaque enfant parler de la couleur de ses cheveux et de ses yeux, ainsi que des activités qu’il apprécie.

Faites appel à des jeux de rôle scénarisés mettant en scène des marionnettes ou les enfants eux-mêmes pour faire naître un sentiment d’estime de soi en rassemblant des idées sur ce que les enfants peuvent faire lorsqu’ils se sentent tristes.

Fabriquez un casse-tête ou une courtepointe de l’estime de soi pour le groupe. Demandez à chaque enfant de fabriquer une pièce de casse-tête ou un morceau de la courtepointe (en papier de bricolage, par exemple) représentant quelque chose qu’il aime faire, pour ajouter au casse-tête ou à la courtepointe du groupe. Ensuite, accrochez le casse-tête ou la courtepointe au mur et discutez-en.

Servez-vous de livres pour développer l’estime de soi. Rédigez des récits sociaux en groupe sur le fait de se sentir bien à propos de soi-même, où chaque enfant pourrait écrire une page. Lisez à votre classe des livres servant à promouvoir l’estime de soi. On peut notamment citer la série The Best Me I Can Be de David Parker (Scholastic), ou encore Don’t Feed the Monster on Tuesdays d’Adolph Moser, The Incredible You! 10 Ways to be Happy, Inside and Out du Dr. Wayne W. Dyer (en anglais).

Aidez les enfants à trouver des exutoires appropriés pour leur colère et leur comportement impulsif à l’aide de livres, de jeux de rôle et d’activités (pour plus de suggestions, voir Éléments de la colère). Apprenez aux enfants à reconnaître les signes de colère et d’agitation, et à trouver un moyen de gérer ces réactions émotives. Les enfants qui adoptent un comportement inapproprié et qui s’attirent en permanence des ennuis développent alors une piètre estime d’eux-mêmes. En leur apportant les outils pour gérer leur colère et leur agressivité, vous les aiderez à mieux maîtriser leurs sentiments et à faire preuve de positivisme. Au fur et à mesure que leur comportement va s’améliorer, ils attireront moins l’attention de la classe de manière négative.

Enfin, lorsque c’est possible, confiez des responsabilités et des rôles prépondérants aux enfants. Les responsabilités et le commandement peuvent renforcer l’amour-propre et l’estime de soi des enfants. Faites-leur effectuer des tâches ménagères dans la classe, peut-être à tour de rôle. Vous pouvez également attribuer aux enfants le rôle du chef pour des activités de cercle comme Jean Dit, les jeux de séquences ou le jeu de la statue.

Building Self-Esteem in School-Age Children

Inviter un ami à jouer

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Certains enfants peuvent avoir beaucoup de mal à se joindre à un groupe d’enfants qui jouent, ou à inviter un ami à jouer. Le jeu et l’interaction avec les autres représentent une aptitude sociale que les enfants doivent maîtriser. En tant que parent, enseignant ou professionnel de la petite enfance, votre rôle est d’inculquer de nouvelles aptitudes qui aideront votre enfant à construire son indépendance et à progresser dans son développement. Vous pouvez également lui apprendre de nouvelles aptitudes qui réduiront sa frustration, renforceront son amour-propre et remplaceront des comportements discutables.

Par exemple, Michael rencontre des problèmes lors des jeux en extérieur, où il frappe ou pousse ses camarades. Il adopte un comportement à problème pour dire aux autres « Je veux jouer avec vous. » Si votre enfant se comporte comme Michael, vous aussi pouvez lui montrer comment inviter un ami à jouer.

Décomposer la tâche

Bien que certains enfants soient capables d’apprendre très rapidement des aptitudes sociales par l’observation et l’imitation, de nombreux enfants apprennent mieux si l’aptitude est décomposée en plusieurs étapes de moindre envergure, donc plus faciles à assimiler. Le fait de décomposer des aptitudes complexes en composants de moindre envergure est désigné sous le nom d’analyse des tâches. Toutes nos actions peuvent être décomposées en étapes plus petites, donc plus faciles à assimiler. Le nombre de ces étapes est fonction des besoins de l’enfant.

Décomposons les étapes requises pour inviter un ami à jouer :

  1. Cherche un ami en train de jouer.
  2. Approche-toi de cet ami.
  3. Tape-lui doucement sur l’épaule.
  4. Regarde-le et demande-lui « Je peux jouer avec toi? »
  5. Attends la réponse de l’autre enfant.

Enseigner la nouvelle aptitude

La rédaction d’un scénario social est une méthode efficace pour enseigner des aptitudes sociales. Cette méthode montre aux enfants comment se comporter dans des situations sociales précises. Elle peut comporter une courte description d’une situation sociale problématique et suggérer des réponses ou des actions possibles auxquelles l’enfant peut faire appel pour réagir à cette situation sociale.

Lors de la rédaction du scénario social, envisagez d’utiliser des photos ou des pictogrammes représentant chaque étape.

Dans notre exemple, nous allons utiliser des pictogrammes pour le scénario social de Michael. Vous remarquerez également que nous avons ramené l’aptitude à trois étapes sans inclure celle où l’on tape doucement sur l’épaule de l’ami. Michael se comportait mal en frappant et en poussant ses camarades; nous souhaitons qu’il se serve des mots pour attirer l’attention d’un ami et lui demander de jouer.

Voici à quoi ressemble le scénario social.

Ask a Friend to Play Script

Nous pouvons passer l’histoire en revue chaque jour avant les séances de jeu en extérieur ou ailleurs tout au long de la journée. Michael peut également avoir besoin d’aide pour suivre ces étapes.

Pour aider votre enfant à maîtriser les étapes d’une nouvelle aptitude, il vous faudra lui apporter de l’aide ou des « guidances » tout le long du parcours. Une guidance est un signal ou un indice incitant votre enfant à adopter un comportement ou une aptitude (totale ou partielle) souhaité(e).

Vous pouvez diriger physiquement votre enfant durant les premières étapes et rester à ses côtés lorsqu’il se rapproche de l’autre enfant. Ensuite, guidez votre enfant en lui murmurant les paroles exactes qu’il doit prononcer. Une fois que votre enfant est plus à l’aise pour inviter un ami à jouer, vous pouvez diminuer le nombre de guidances physiques en vous effaçant progressivement et en le laissant se débrouiller tout seul.

Dans notre exemple, nous pouvons progresser étape par étape : s’approcher, prononcer le nom de l’ami, puis ATTENDRE que Michael prononce le reste des paroles. Nous pouvons revenir sur les étapes précédentes pour estomper la guidance.

Renforcement

Tout ce qui motive ou encourage l’enfant représente un renforcement. Il s’agit de n’importe quelle circonstance environnementale soutenant ou renforçant une action. Cela peut se concrétiser par un compliment, une activité spéciale, de la musique, des jouets et de la nourriture. Le renforcement est une récompense qui se produit ou est attribuée suite à la mise en pratique d’une attitude.

Il est important de motiver et de récompenser un enfant tout au long de son apprentissage d’une nouvelle aptitude. Cela permet à l’enfant de poursuivre sur cette voie et de comprendre ce que l’on attend de lui. En récompensant votre enfant alors qu’il se rapproche des étapes que l’on souhaite le voir maîtriser, vous pouvez modeler son comportement.

Dans notre exemple, nous savons que Michael veut jouer avec un enfant. Cela représente donc sa plus grande récompense. Il peut aussi être nécessaire de récompenser Michael lorsqu’il effectue chaque étape du scénario social. Ceci peut être un éloge verbal : « Bravo Michael, tu as invité Jazmine à jouer! »

Vous pouvez également mettre au point un système d’attribution de jetons pour encourager le comportement positif de votre enfant. Les jetons symbolisent visuellement le progrès que votre enfant a accompli et les efforts qu’il doit encore déployer avant d’obtenir un gage de renforcement.

Dans notre exemple, Michael cherche à obtenir sa friandise préférée (un carré de riz soufflé) en récompense! Michael obtiendra un jeton (un pictogramme représentant deux enfants en train de jouer) chaque fois qu’il invite à jouer un autre enfant avec succès en suivant les étapes et en se servant des mots. Pour commencer, Michael reçoit une friandise en échange de deux jetons, nombre qui peut progressivement se monter à trois ou quatre.

Généralisation de la nouvelle aptitude

Votre enfant doit savoir qu’il peut mettre en œuvre sa nouvelle aptitude dans de nombreux endroits, avec de nombreuses personnes et dans de nombreuses conditions. Pour certains enfants, le fait d’inviter un autre enfant de la garderie à jouer ne signifie pas nécessairement qu’ils seront capables de le faire à la maison. Pour aider l’enfant à généraliser cette aptitude, les parents et le personnel de la garderie doivent se mettre d’accord pour harmoniser la manière dont ils enseignent l’aptitude. Avec du temps, de la pratique et de la régularité, votre enfant pourra maîtriser cette aptitude très utile.

Asking a Friend to Play

Un journal de communication entre la maison et l’école

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Emmener ou venir chercher les enfants à la garderie ou à l’école peut représenter une période de la journée très mouvementée pour les parents, les enseignants et les personnes s’occupant des enfants. Il est important de trouver du temps pour parler, mais cela s’avère parfois impossible. Un journal de communication permet d’échanger quelques mots en écrivant les évènements qui surviennent dans la vie de votre enfant tels que le déroulement de sa journée ou de sa nuit, ses rendez-vous ou encore des évènements particuliers. Ce journal peut également être utilisé comme outil de suivi de l’enfant.

Commencer la tenue d’un journal de communication entre la maison, la garderie ou l’école peut se révéler aussi simple que d’utiliser un cahier (qu’il est possible d’acheter dans un magasin à un dollar). Votre enfant peut mettre le livre dans son sac à dos et l’avoir à disposition aussi bien à l’école ou à la garderie qu’à la maison.

Voici quelques conseils pour vous aider à commencer :

  • Avant de commencer à utiliser un journal de communication, il est judicieux d’en parler avec les autres personnes impliquées dans la vie de l’enfant, à savoir les membres de la famille, l’enseignant ou le professionnel de la petite enfance. Pour garantir le succès de cet outil, vous devriez vous mettre d’accord sur les raisons de la mise en place du journal, sur le niveau de détail nécessaire ainsi que sur la fréquence d’écriture dans celui-ci. Chaque personne peut écrire quelques lignes quotidiennement ou plusieurs fois par semaine.
  • Si possible, encouragez l’enfant à participer à l’utilisation du journal de communication. Vous pouvez lui montrer le livre et lui expliquer comment l’utiliser. Laissez votre enfant y ajouter des mots, des images ou des dessins. D’une part, ceci l’aidera à avoir l’impression qu’il ajoute des informations importantes dans un livre qui est partagé avec d’autres personnes et d’autre part, ceci l’aidera à développer son estime de lui-même.
  • Utiliser des listes de contrôle dans le journal de communication peut également faciliter la communication avec les autres personnes amenées à s’occuper de votre enfant. Vous pouvez aussi créer des listes de contrôle visuelles à faire remplir par votre enfant. Il peut entourer les mots ou les images, ou utiliser un marqueur de bingo pour cocher les activités auxquelles il a participé au cours de sa journée.

Conseils pour les parents :

  • Racontez la fin de semaine, la soirée ou la matinée de votre enfant dans le journal de communication. Ajoutez des informations concernant son humeur, notez s’il a bien ou peu dormi, ce qu’il a mangé, à quels jeux ou activités il a joué, qui lui a rendu visite ou encore s’il a découvert quelque chose de spécial. Les enseignants de sa classe peuvent se servir de ces informations importantes pour parler avec lui de sa vie à la maison, elles leur permettent de mieux comprendre ses humeurs et ses comportements.
  • Utilisez le journal de communication pour informer l’école ou la garderie de futurs rendez-vous chez le médecin ou évaluations.

Conseils pour les enseignants et les professionnels de la petite enfance :

  • Racontez la journée de l’enfant à l’école ou à la garderie en décrivant son humeur, ce qu’il a appris, ses réussites particulières ou ce dont il a besoin pour le jour suivant.
  • Utilisez le journal de communication pour avertir les parents de l’organisation d’une excursion scolaire, de l’intervention d’experts-conseil dans la classe ou de tout évènement prévu dans le programme

Le journal de communication s’avère être un excellent outil de suivi de l’enfant. Il peut être un bon moyen d’être tenu informé de toute difficulté ou réussite de ce dernier. Le journal peut aider à mettre le doigt sur un problème et à y apporter des solutions grâce à la mise en place d’un programme. Il peut également promouvoir la régularité de la communication entre la maison et la garderie ou l’école en évoquant par exemple les progrès à l’égard des objectifs et les stratégies utilisées. C’est un excellent moyen de renforcer le comportement positif et le développement de votre enfant.

À ne pas oublier – S’il existe de sérieux problèmes quant à la garde de l’enfant et à son bien-être émotionnel et physique, ils doivent faire l’objet d’une discussion, qu’elle se déroule en personne ou par téléphone. Les problèmes dont vous ne parleriez pas en présence de votre enfant n’ont pas à figurer dans le journal de communication.

What I did at school symbols: read, water play, sand play, playground, play, arts and crafts


What I did at school symbols: circle time, snack time, writing, dramatic play, calendar, library


What I did at school symbols: special activity, gym class, computer, puzzle


What I did at daycare symbols: read, water play, sand play, playground, play, arts and crafts


What I did at daycare symbols: circle time, snack time, calendar, lunch time, quiet time, dramatic play


What I did at daycare symbols: special activity, game, go for a walk, computer, puzzle

Activités stimulant le partage et la coopération

two children playing outside

« C’est À MOI! » Nous avons tous entendu des enfants hurler cette phrase à un moment ou à un autre. Les jeunes enfants ont souvent l’impression qu’un jouet leur appartient, simplement parce qu’ils en ont envie. Les enfants à qui l’on apprend à partager peuvent se sentir fâchés ou frustrés lorsqu’ils ne peuvent pas « obtenir ce qu’ils veulent ». Ils peuvent exprimer ces sentiments en arrachant des objets des mains d’autres enfants, ou en refusant de donner leurs jouets.

Certains enfants ont besoin de soutien supplémentaire de la part des adultes lorsqu’ils apprennent à partager. En tant que parent, enseignant ou professionnel de la petite enfance, vous pouvez apporter ce soutien en montrant à votre enfant quels sont les jeux qui lui appartiennent et comment les partager, et en le supervisant lorsqu’il joue avec les autres enfants. L’une des meilleures façons de montrer à votre enfant les avantages du partage et de la collaboration, c’est de le faire participer à des activités amusantes et coopératives.

Faciliter le partage

Règles du partage

Voici quelques règles simples sur le partage, que l’on peut mettre en images sur une affiche :

  • Demande lorsque tu veux te servir de quelque chose.
  • Attends que l’autre personne ait terminé avant de commencer à te servir de quelque chose.
  • Entraidez-vous.

Présentez ces règles à l’aide de poupées ou de marionnettes. Vous pouvez également inventer une histoire simple mettant en scène des personnages de dessin animé populaires, et la manière dont ils partagent. Voici un exemple mettant en scène « Bart » et « Ernest », de l’émission « Bonjour Sésame » :

Bart se sert des ciseaux pour découper une image dans le journal. Ernest veut se servir des ciseaux. « Bart, je peux me servir des ciseaux? », demande Ernest. « Je suis en train de m’en servir en ce moment. Tu pourras t’en servir quand j’aurai terminé », répond Bart. Ernest attend que Bart ait terminé. Bart donne les ciseaux à Ernest et dit : « Ernest, maintenant j’ai terminé». « Merci Bart », répond Ernest.

Vous pouvez remplacer le mot « ciseaux » par un jouet que votre enfant aime bien. Félicitez-le lorsqu’il suit la règle du partage lors des activités avec vous ou les autres enfants.

Jouets spéciaux

Votre enfant possède peut-être une peluche spéciale qu’il emporte partout avec lui. Il peut tirer du réconfort de sa peluche et sortir de ses gonds si un autre enfant s’intéresse à elle. Nombreux sont les jeunes enfants qui ont du mal à partager leurs jouets préférés. Il serait judicieux de ranger les jouets spéciaux dans un endroit spécifique. À la maison, lorsque ses amis sont invités à venir jouer, il peut placer son jouet dans une corbeille dans sa chambre avant que ses amis n’arrivent. Dans la salle de classe ou à la crèche, on peut l’inviter à placer son jouet spécial dans son cubicule lorsqu’il arrive. Ainsi, le jouet sera là à l’heure de rentrer à la maison.

Prévoyez des activités

Vous pouvez impliquer votre enfant en le laissant choisir deux ou trois activités qu’il aimerait partager avec ses amis.

Montrez-lui comment demander et faire passer le matériel à quelqu’un d’autre. Voici quelques expressions que vous pouvez lui enseigner :

« Je veux »

  • Montre du doigt l’objet et montre la paume de sa main à la personne.
  • Montre du doigt une image de l’objet.
  • Montre du doigt l’image « Je veux ».
  • Touche l’objet et dis « Je veux ».

I Want symbol

« Donne »

  • Passe l’objet à la personne.
  • Tiens l’objet devant la personne et dis « Prends » ou « Voilà ».

Give symbol

« Attends »

  • Lève la main comme un panneau Arrêt.
  • Montre du doigt l’image « Attends ».

wait symbol

« Terminé » ou « Ça y est »

  • Mime l’action d’avoir terminé en frottant tes mains.
  • Montre du doigt l’image « Terminé » sur l’emploi du temps visuel.

All done symbol

Voici quelques activités conçues pour aider les enfants à partager. Démarrez l’activité avec uniquement vous et l’enfant, puis invitez un ami à se joindre à vous.

Partage des corbeilles

Partager les corbeilles est une bonne méthode pour structurer les activités des enfants qui apprennent seulement à partager. C’est encore plus efficace avec les activités où les enfants doivent partager le matériel mais peuvent jouer seuls. On peut notamment citer les legos, les blocs, les petites voitures, les crayons de couleur, ou encore l’argile ou la pâte à modeler. Distribuer à chaque enfant une corbeille ou une petite boîte portant leur photo ou leur nom. Placer tous les jouets à partager sur la table ou sur le sol, et laisser les enfants mettre des jouets dans leur corbeille chacun à leur tour. Chaque enfant s’amuse avec les jouets de sa corbeille. S’ils le souhaitent, les enfants peuvent s’échanger les jouets entre eux.

Les copains des assiettes en carton

Distribuer à chaque enfant une assiette en carton à décorer. Placez des matériaux de décoration artisanale, comme par exemple des plumes, des pompons et du fil sur plusieurs petites assiettes à partager entre les enfants. Pour inciter les enfants à se faire passer les matériaux, vous pouvez placer les pompons plus près d’un enfant, et placer le fil plus près d’un autre. Vous pouvez poser de la colle, des crayons et des feutres entre les enfants. Si l’on ne fournit qu’un seul exemplaire d’un matériau particulier, comme par exemple un seul tube de colle, ou encore un nombre limité de paires de ciseaux, cela peut créer une situation où les enfants doivent attendre avant de se servir d’un article. Cela donne également l’occasion aux enfants de demander un objet si un autre enfant est en train de s’en servir.

Ensemble, c’est mieux!

Voici quelques activités du quotidien qui encourageront votre enfant et ceux avec qui il joue à coopérer et joindre leurs efforts. Si les enfants ont du mal à partager, vous pouvez les soutenir en leur remettant en mémoire toute règle que vous avez créée. Apportez-leur félicitations et encouragements lorsque vous les voyez partager et coopérer. Voici quelques exemples :

  • « Liz, j’aime bien la manière avec laquelle tu as aidé Juan à creuser un tunnel. »
  • « Sherry, c’était gentil de ta part de donner une serviette en papier à Billy. »
  • « Chris et Matt, c’est bien de vous voir partager les petites voitures. »

Faire la cuisine

Pour encourager le partage et s’amuser, rien de tel que la cuisine. Les enfants peuvent aider à l’élaboration de la collation, manger et ranger! Vous pouvez organiser l’activité à la manière d’une chaîne de production pour que chaque enfant ait une tâche spécifique à accomplir. Par exemple, si vous préparez une pizza, votre enfant peut répartir la sauce, son ami(e) peut ajouter le fromage et les deux peuvent ajouter les légumes de la garniture. À la garderie, vous pouvez distribuer à chaque enfant son propre bol, ainsi que des bâtonnets de crème glacée en bois pour mélanger. Prévoyez un « bol du professeur » à part pour le mélange principal. Lorsqu’ils sont occupés, vous pouvez inviter les enfants à mélanger chacun à leur tour dans le « bol du professeur ».

Jardiner

C’est l’idéal pour un petit cours de sciences, et pour permettre aux enfants de se barbouiller un peu! Il vous faudra quelques pots en plastique, de la terre, des graines et quelques cuillères ou pelles pour enfants. Vous pouvez essayer de faire pousser des haricots, qui germent rapidement en intérieur. L’un des enfants peut faire un trou dans la terre, et l’autre, planter la graine à l’intérieur. Alors que la plante pousse, les enfants peuvent l’arroser chacun à leur tour.

Dans le bac à sable

Il existe de multiples occasions de partager et de coopérer lorsque l’on joue dans le bac à sable. Encouragez votre enfant à jouer dans le bac à sable et à partager les seaux, les pelles, les ballons et les petites voitures pour bâtir des châteaux, des routes et tout ce que leurs imaginations conjuguées peuvent créer!

Astuces pour les parents :

Étiquetez les jouets

Vous pouvez inculquer à votre enfant les concepts du « mien », du « tien » et du « nôtre » en montrant sans ambigüité ce qui lui appartient, ce qui appartient aux autres et ce qui est partagé. Vous pouvez tout simplement acheter une feuille d’autocollants identiques, et en coller un sur chacun des jouets de votre enfant. Nommez chaque jouet au fur et à mesure. Vous pouvez dire : « Ce camion appartient à Ishmael » ou « Camion d’Ishmael ». Encouragez votre enfant à participer en plaçant les autocollants et en répétant ce que vous dites. Si votre enfant emporte des jouets chez un ami, à l’école ou à la crèche, les autocollants lui rappelleront lesquels il peut emporter chez lui et lesquels il doit laisser.

Si vous avez plus d’un enfant à la maison, vous pouvez établir une règle selon laquelle certains jouets peuvent être partagés par tous, mais d’autres appartiennent à un seul enfant. Dans l’espace de jeux, placez les jouets à partager tous ensemble sur plusieurs étagères. Placer les jouets de chaque enfant dans une boîte ou une corbeille portant son nom et sa photo. Placer les jouets de chaque enfant dans une boîte ou une corbeille portant son nom et sa photo. Par exemple, les jouets de Nina ont un autocollant rouge, et ceux de Freddy ont un autocollant jaune. L’enfant doit demander à son frère ou à sa sœur la permission d’utiliser un jouet qui ne lui appartient pas.